Samedi 7 avril 2007 : Dam is waiting for us

J'ai mis le réveil à 5h. Il faut à tout prix que je range le carnage de la veille et que je reprenne figure humaine. Heureusement, la gueule de bois ne se fait pas trop sentir. Je plie bagage après une longue douche matinale et me voilà en route pour la gare.

J'envoie mon lot de sms, de peur que mon super téléphone ne passe pas en Hollande... Ma mère m'appelle juste avant de monter dans le train, un peu matinale pour un samedi matin... A 6h50 pétantes, le train démarre. J'aperçois Crazy Josy toute pimpante pour sa part... Petit déj dans le wagon déjeuner et je retourne sombrer à ma place, perdue dans mes pensées : "Gaëlle, raisonne toi, après un an de loose, la roue tournera peut-être, encore un peu de patience !". Je tente vaguement de m'endormir, j'ai la tête qui éclate, j'aimerais tellement dormir... mais décidément, les trains ne sont pas l'ami de mon sommeil... Il faut se coltiner les messages d'accueil dans 3 putains de langues, à Bruxelles, Anvers, La Hague et Aéroport de Schipol...

Amsterdam, nous voilà enfin ! Petite clope / café devant la gare... Nous sommes assaillies par les tramways et les vélos... A l'ouest de la gare, un immense parking à vélo... Je décide donc d'aller louer le mien de ce pas... Bien entendu, je m'égare et me rend au garage et non pas à l'endroit où on retire sa merveilleuse bicyclette rouge Mac Bike...

La queue est longue, ça parle français, espagnol... Quel dépaysement je sens, ce voyage... ! Trois poufs espagnoles n'arrêtent pas de brailler devant moi et de se prendre en photo avec leur sachet d'herbe... Ah, la jeunesse... Heureusement je reçois un sms mature au possible qui me souhaite uniquement un bon week-end et un bon bol d'air... Ambigüité tu parles !

Enfin, j'enfourche mon vélo... Direction l'hotel... C'est pas gagné, j'ai du mal à me repérer, je me gèle et il y a un monde fou... Coup de bol, je repère une rue dans laquelle je suis sur le plan et je trouve mon dortoir... La jeune femme qui m'accueille prêche la bonne parole de Jésus en me distribuant moults prospectus et en me faisant part des "activités" du week-end... La passion du Christ diffusé gratos ce soir ! Je m'extasie mais regagne vite mes pénates : une sommaire paillasse perdue au milieu de 15 autres...

Ouf il y a un casier où rentre mon sac. Je me débarasse du superflu mais j'ai tout de même l'air drôlement chic avec ma PSP, mon pod, mon appareil photo et ma caméra... Plus discret tu meurs...

Me voilà partie pour la ballade dans le centre : petite balade dans le quartier asiatique, quartier rouge... Que des coffee shops et des touristes carburant déjà à la bière alors qu'il n'est que midi. Je repasse devant la gare, emprunte le Damtrak ou trône le très distingué musée du sexe... Puis je passe devant la Bourse où l'expo fétiche d'Alex à NY, Bodies, a élu domicile... Puis la place du Dam avec le musée de Madame Tussaud, une rue avec de jolis tags, le Béguinage, le musée d'Amsterdam... Ahh, plein de gens arborent un sac H&M, je dois être tout près d'un endroit stratégique... !!

Bingo, je dévalise le rayon bijoux, encore un sweat capuche à rayures, je suis impardonnable... ! Me voilà dans THE rue piétonne d'Amsterdam... Je fais quelques magasins, m'achète des playmobil pour ma future salle de bain puis je retourne à mon itinéraire studieux. Je passe devant la statue de je ne sais plus qui, mais feue une reine de Hollande puis l'Université et me voilà de retour dans le quartier de l'hotel. Il n'est pas bon de filmer dans la redlight zone, des prostituées se chargent de me crier des jurons en espagnol... Pff, quelle convivialité !

Je dépose mes achats à l'auberge et décide de baptiser mon vélo en faisant la ballade des grands canaux. De jolies façades de part et d'autre que je mitraille avec mon appareil... J'ai rendez-vous avec Elise à 18h devant le supermarché asiatique de Newmarkt. Juste le temps de passer au cyber imprimer mon ticket d'entrée pour le musée Van Gogh que nous avons prévu de visiter la veille au matin...

Nous cherchons une terrasse au soleil pour boire l'apéro mais tout est blindé. Du coup, nous optons pour la version ombragée au bord d'un canal. Première Amstel du séjour, il fait trop froid pour l'apprécier, aussi décidons-nous d'aller dîner, non sans faire un repérage préalable des endroits saphiques amstellodamois.

Nous trouvons un restaurant indonésien près du quartier où dort CJ. Merveille de restaurant : un grand bol de riz et plein de petits plats pour assaisonner le tout... Dans un décor anis et turquoise... C'est délicieux, le vin un peu moins, mais tout juste assez pour me réchauffer... Petit débrief sur nos rencontres des précédents mois... Je fais part à CJ de mon désarroi, mais pourquoi, pourquoi ??? seules celles à qui je ne plais pas me plaisent ? C'est le déballage du rateau non officiel de la veille, ce qui amuse beaucoup ma comparse...

Allez, on décide d'aller oublier ça au Sappho bar... Nous sommes tellement pressées qu'on en oublie presque de payer ! Et vla la réputation des Français qui en prend encore un coup !

Sappho bar aussi vide que ma vie sans Françoise (bon ça va, je déconne !!), nous optons pour le "Vis ma vie", beaucoup plus animé ! Une splendide jeune femme tente de capter l'attention sur elle : jean, chemise, petite gilet, cravate et coupe longue neck... La distinction flamande par excellence... Je préfère me ranger dans un coin pour observer plutôt que de participer à cette conspiration de vulgarité ! Ah, mais le niveau des eaux remonte, je jette mon dévolu sur une fille paumée boudinée dans sa tunique chinoise en satin... Bonne tranche de rigolade, la demoiselle est au taquet ! Rebondissements, miss Dynasty pénètre dans le bar et je n'ai d'yeux plus que pour elle : quarantenaire, le brushing bien parce qu'elle le vaut bien... CJ est morte de rire en l'affublant de son surnom... Mais c'est bien connu, les bombas ne sont jamais seules donc sonne l'heure de rentrer... Ah j'oubliais de mentionner une dame à la pomme d'Adam proménente et poilue aux pattes qui s'est contentée de boire son godet et de repartir illico... Allez, on doit aussi enfler de la glotte et piquer des pattes, on en fait autant...

Avant de rentrer au dortoir, je fais un petit tour dans le quartier rouge et paf, je rejoins Morphée la première, vers minuit, dérangée à l'heure du couvre-feu par les autres touristes, sûrement bien plus défoncées que moi... Faudra que je songe aux boules Quiès demain mais peu importe, je sombre, épuisée !